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 Littérature e tutti quanti.

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MessageSujet: Littérature e tutti quanti.   Littérature e tutti quanti. Icon_minitimeMer 30 Avr - 16:56

Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa; grand roman écrit au milieu du siècle dernier.
Ici, un passage de la Septième partie (il y en a huit) lors de laquelle nous assistons à la mort du principal protagoniste: le Prince Salina, Don Fabrizio.
« Don Fabrizio connaissait cette sensation depuis toujours. Cela faisait des décennies qu’il sentait que le fluide vital, la faculté d’exister, la vie en somme, et peut être aussi la volonté de continuer à vivre s’écoulaient de lui lentement mais sans discontinuer comme les tout petits grains se pressent et défilent un par un, sans hâte et sans relâche, devant l’orifice étroit d’un sablier. A certains moments d’activité intense, de grande attention, ce sentiment d’abandon continuel disparaissait pour se présenter de nouveau impassible à la moindre occasion de silence et d’introspection, comme un bourdonnement constant à l’oreille, le battement d’une horloge s’impose quand tout le reste se tait; nous donnant alors la certitude qu’ils ont toujours été là, vigilants, même quand on ne les entendait pas. » (Et paf! il meurt. Enfin, un peu plus tard.)

Maintenant, critique (partielle) d’un roman de Tolstoï par Umbertto Eco: « La beauté de Guerre et Paix, c’est que l’agonie du Prince André se conclue par la mort, bien que cela nous déplaise. […] La fonction des récits « immodifiables » est justement celle-ci: contre le désir de changer le destin, ils [les récits immodifiables] nous font toucher du doigt l’impossibilité de le changer. […] Je crois que cette éducation au destin et à la mort est une des fonctions principales de la littérature »

Je sais, c’est pas très gai, mais j’aimerais bien que vous commentiez l'idée qu'avance Eco à travers sa critique, si ça vous inspire quelques mots... (Le texte de Lampedusa c’était pour bien vous mettre dans l’ambiance Smile et puis...j'aime bien ce passage, il est très beau).


Dernière édition par Sophie le Jeu 15 Mai - 23:00, édité 2 fois
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jandermaur
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MessageSujet: Re: Littérature e tutti quanti.   Littérature e tutti quanti. Icon_minitimeMer 30 Avr - 17:20

Sophie a écrit:
« Don Fabrizio connaissait cette sensation depuis toujours. Cela faisait des décennies qu’il sentait que le fluide vital, la faculté d’exister, la vie en somme, et peut être aussi la volonté de continuer à vivre s’écoulaient de lui lentement mais sans discontinuer comme les tout petits grains se pressent et défilent un par un, sans hâte et sans relâche, devant l’orifice étroit d’un sablier.

J'vais pas rentrer dans les détails parce que je donnerai l'impression d'être suicidaire, mais j'aime cette image et j'suis entièrement d'accord avec ce qu'elle implique. Et justement....

Sophie a écrit:
[…] La fonction des récits « immodifiables » est justement celle-ci: contre le désir de changer le destin, ils [les récits immodifiables] nous font toucher du doigt l’impossibilité de le changer. […] Je crois que cette éducation au destin et à la mort est une des fonctions principales de la littérature »
Cioran a écrit un livre intitulé Sur les Cimes du Desespoir à 22 ans, qui traite uniquement de la mort. Et il parle justement d'éducation à la mort en quelque sorte, puisqu'il dit que la plupart des gens prennent celle-ci comme si elle était totalement innatendue alors que la vie a forcément une conclusion. Bon après j'ai pas spécialement envie de parler de ça sur le coup, parce que d'une part je dirai des conneries (j'ai malheureusement pas encore lu tout le bouquin et là dit comme ça, je sais que j'lui enlève toute sa substance, sachant qu'en plus c'est subtilement écrit, un style très littéraire où l'auteur fout tout son coeur -sans ce livre, il se serait sûrement suicidé- tout en ayant un certain décalage, un humour désespéré) et parce que j'ai pas assez d'éléments et de reflexion pour bien en parler. En tout cas, c'est à n'en point douté tout à fait vrai de dire que la littérature est le bon terrain pour parler de ça.
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MessageSujet: Re: Littérature e tutti quanti.   Littérature e tutti quanti. Icon_minitimeDim 4 Mai - 12:11

Ça m'étonnais que n'es rien mis sur ce bouquin encore! ^^
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MessageSujet: Re: Littérature e tutti quanti.   Littérature e tutti quanti. Icon_minitimeLun 5 Mai - 0:01

Ah ben depuis le temps que j'observais la couverture, il a bien fallu que je l'ouvre ce satané bouquin!^^ Tu vois maintenant je peux parler d'autre chose que du titre Smile .


Dernière édition par Sophie le Jeu 15 Mai - 23:02, édité 1 fois
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Arthur
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MessageSujet: Re: Littérature e tutti quanti.   Littérature e tutti quanti. Icon_minitimeSam 10 Mai - 1:49

Sophie a écrit:
[…] La fonction des récits « immodifiables » est justement celle-ci: contre le désir de changer le destin, ils [les récits immodifiables] nous font toucher du doigt l’impossibilité de le changer. […] Je crois que cette éducation au destin et à la mort est une des fonctions principales de la littérature »

La première chose qui me dérange ici, c'est la notion de "destin". Celle-ci apporte ipso facto la notion de religion, d'être supérieur ayant déjà établi la vie, nos vies, "c'est notre destiné".
Parler "[d']éducation au destin" revient plus ou moins à parler d'éducation à la religion, à la foi. Je crois que tout est prévisible, chaque action de chaque personne (je ne m'étalerais pas sur le sujet) mais parler de destin, hélas je ne peux pas : je n'y crois pas. Donc je ne peux qu'être en désaccord avec cette idée d'éducation au destin (et encore plus en tant que fonction principale) au travers de la littérature car il n'y a pas d'éducation au destin pour moi.

Pour ce qui est d'une "éducation [...] à la mort" j'ai un avis mitigé. D'un côté oui, la littérature peut nous confronter à la mort et lorsqu'on lit une oeuvre littéraire on est touché par ce qu'il s'y passe, on a des ressentis. Mais peut-on vraiment parler d'éducation à la mort ?
D'un point de vu lecteur je crois que cela nous sensibilise, nous donne un avant goût de ce qu'est là mort si on n'y a jamais goûté. Je me souviens avoir lu étant petit un bouquin qui racontait l'histoire d'un chien qui vivait d'aventures en aventures et qui, à la fin, mourrait assassiné rué de coups par son maître. J'ai été blessé, attristé, donné la mort ainsi à un être il n'y a rien de plus horrible. Pourtant je n'y ai vu qu'une simple horreur humaine, je n'y ai pas vu le concept de la mort comme j'ai pu le voir lorsque j'ai vécu mes premières morts proches. Je pense que cela à une fonction d'éducation mais de manière très limitée. Je pense aussi que l'on ne peut vraiment être touché par la mort d'un personnage que lorsque on a été confronté à la mort de manière réel. Il y a un bouleversement nécessaire, naturel. Au delà du sujet, je dirais même qu'on ne peux apprendre la mort car chaque mort est différente par rapport au lien qu'on avait avec la personne. Il n'y a pas d'apprentissage de la mort, en fait non, ici il s'agirait plutôt d'un apprentissage à la confrontation de la mort dont je parle... Mais je reste quand même perplexe du point de vu lecteur quant à cette apprentissage. (désolé si j'ai un peu dévié)
Par contre, dans le sens de l'écrivain je pense qu'il y en a un. Mais un apprentissage mirage. Je m'explique : ce qui en mon sens est le plus dure dans la mort et la découverte de sa propre mortalité, à l'adolescence on découvre que l'on est pas immortel, qu'il va falloir vieillir et un jour trépasser. Et je crois qu'à partir de ce jour, on est tourmenté à vie par la peur de la mort, même si on ne pense pas en avoir peur dans le fond tout ce qui est inconnu apporte une crainte, la crainte de l'inconnu. Depuis ce jour on va essayer, je crois, de percé le mystère pour ne plus avoir à subir cette crainte justement. C'est là que la littérature pourrait avoir un effet éducatif. Le fait d'écrire, de décrire, de donner image à la mort, de poser noir sur blanc la mort permet de croire qu'on sait. Qu'on connait la mort, qu'on la côtoie, qu'on l'attend parce que l'on a compris que c'était inéluctable et qu'on a percé son mystère. Et c'est là que je considère que ce n'est qu'un mirage car dans le fond on ne fait que se rassurer : se dire que c'est normal et que tout ce qui est normal ne peut apporter crainte.

"fonctions principales de la littérature" ? Je ne crois pas car au fond, la mort ne s'apprend pas, elle se vie.

(j'ai tendance à être catégorique dans mes formulations, mais ça ne reste que mon avis Smile )
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